Mémoire, aperçu historique :
L' origine.
La commune de Riventosa a été officiellement créée en 1810, elle est issue de la scission de la paroisse de Poghju, qui regroupait avec l’actuel Poghju, les hameaux de Casanova et de Riventosa. Autrefois, et jusqu'à la première guerre mondiale, l'activité agricole alors très vivace était concentrée essentiellement sur la culture de la vigne, de l'olive, de la châtaigne, et du blé. A cette époque fonctionnaient encore deux moulins. L'un des deux, Le moulin à châtaigne U mulinu di Masgiolu se trouvant sur la rivière « u Misognu », en contrebas du village a fait l'objet de restaurations et reste cher au cœur des villageois car il était un centre essentiel de rencontre et d'activité . Une autre activité importante fut l'élevage caprin remplacé vers 1920 par l'élevage ovin (brebis laitière) développé plus tard avec l'installation de la Société Roquefort en Corse.
Différents corps de métiers étaient présents (forgerons, menuisiers, cordonniers …) et permettaient ainsi une vie en autarcie. Des marchands ambulants : « i Tragulini », des rétameurs, des rempailleurs itinérants apportaient leur contribution à l'amélioration des conditions de vie. « Quand j'étais jeune, le village était le cœur de toutes les occupations et de tous les centres d'intérêts. Riventosa était peuplé d'agriculteurs. Chacun cultivait un bout de terre, possédait des châtaigniers sur le territoire montagneux de la commune, chargeait son âne pour parcourir sentiers et ruelles. » (Jean Leonelli)
La première guerre mondiale: une tragédie.
La Corse a subi de lourdes pertes lors de la première guerre mondiale. Riventosa n'a pas été épargné par ce désastre qui emporta, de 1914 à 1918 de nombreux jeunes gens et de nombreux chefs de famille. Vingt-six de ses enfants sont tombés au champ d'honneur, ce qui représentait alors 10% de la population. Sur la place du village, un monument commémore leur sacrifice.
La deuxième guerre mondiale : l'occupation italienne (un épisode).
François Cesari se souvient … Un évènement a bien failli causer la destruction du village. « Les italiens avaient installé leurs pièces d'artillerie sur la colline « E fiche » a l'entrée du village. Un incendie qui avait progressé jusqu'aux habitations menaça alors leurs installations. Persuadés qu'il s'agissait d'un acte de sabotage, les italiens répliquèrent en pointant leur artillerie sur Riventosa. A cet instant précis, un incident a probablement sauvé le village : alors qu'un militaire italien se trouvait bloqué sous un véhicule, spontanément, les villageois se précipitèrent pour le sauver. Les occupants reconnaissants oublièrent alors leurs velléités de représailles. »
La désertification.
L'exode des populations rurales, commencé entre les deux guerres, s'est accentué à partir de 1946. Les petites communes, et Riventosa n'a malheureusement pas fait exception, en ont subi les conséquences. En effet, les villageois ont assisté impuissants, à la dégradation progressive de leurs activités fondées sur l'économie de subsistance. Seule est restée une population vieillissante tandis que les jeunes, eux, se dispersaient dans les centres urbains de Corse (Corte, Bastia, Ajaccio), aux quatre coins de la France et du monde.
Le renouveau …
Grâce à une prise de conscience collective dans les années 1970, la commune vit un renouveau progressif avec notamment, l'installation de bergers, d'artisans et le développement du secteur tertiaire, avec l'implantation d'associations. Une politique du logement dynamique impulsée par le Maire Robert ALBERTI et son équipe municipale puis poursuivie par ses successeurs a eu pour effet une augmentation conséquente de la population du village permettant ainsi la réouverture de l'école. Devenue site bilingue corse/français en 1996, cette école accueille les enfants de Riventosa et des villages environnants.